APOLIS : Sous un titre suggéré par une note retrouvée dans ses papiers, ce recueil rassemble un certain nombre de textes (non encore parus sous forme de volume) signés par Gérard Granel qui créa les Éditions Trans-Europ-Repress et les dirigea jusqu'à sa disparition en 2000. Granel y poursuit, avec une belle obstination, sa mise en perspective du monde amondialisable (de l'“offre du sensible” donné dans l'Ouvert et son retrait) et du monde mondialisé qu'il explore en recroisant librement les analyses heideggeriennes de la technique planétaire et celles, marxiennes, de “la forme-capital” et en interrogeant les deux foyers de la Modernité : l'“infinité du sujet” et l'“infinité du travail-richesse”.
De ses parcours finement ramifiés qui mobilisent non seulement la tradition (Aristote, Dante, Descartes, Rousseau, Marx etc.), mais aussi les contemporains (notamment Lacan, Schürmann, Pontevia), il ressort que notre monde est bâti sur une “union de la science, de la démocratie, du bonheur et de la moralité” qui menace aujourd'hui d'enfermer l'Occident en même temps que tous les peuples de la planète dans une grande “cage dorée”, et que le seul moyen dont ils disposent pour le rendre habitable est d'entrer en résistance.